Pourquoi nous aimons ou détestons les communautés d’expatriés? – Retraite Sans Frontières

Vivre mieux en dépensant moins !

Pourquoi nous aimons ou détestons les communautés d’expatriés?

Je m’entretiens régulièrement avec des retraités qui envisagent prendre leur retraite à l’étranger. La plupart me disent qu’ils n’imaginent pas vivre au sein d’un ensemble immobilier résidentiel sécurisé regroupant entre eux les expatriés du coin.

Leurs arguments sont justes… et pratiquement toujours les mêmes. Parce que quand on envisage s’installer à l’étranger, l’essentiel de la motivation ne repose pas sur des considérations pratiques… l’attrait d’une vie à l’étranger a plus à voir avec aventure, curiosité et richesse de la découverte de la culture locale.

Et la meilleure manière de bénéficier de cette expérience est de se fondre dans la vie locale… et non de faire partie d’une enclave française ou internationale.

C’est pourquoi la plupart des personnes qui envisagent prendre leur retraite à l’étranger disent la même chose: hors de question de vivre au sein d’un vase clos d’expatriés étrangers (retraités ou non).

Mais ensuite, curieusement, les gens qui s’installent finalement à l’étranger, choisissent de s’installer dans un lotissement ou une résidence fermé et organisé, où se regroupent naturellement les expatriés qui ont les moyens financiers pour acquérir ce type de biens, inaccessibles pour la majorité des locaux qui, de toute façon, préfèrent vivre dans leur environnement culturel.

C’est pourquoi, avant de renoncer à acquérir un bien dans un lotissement ou une résidence prévu pour accueillir les expatriés, je vous recommande de prendre quelques instants pour répondre honnêtement à ces 7 questions:

Combien de temps allez-vous profiter de votre logement?

Si vous y vivez à temps plein, vous êtes probablement un bon candidat à l’immersion dans un environnement local. Mais si vous achetez une résidence de vacances ou un logement à temps partiel, vous devez prendre en compte la manière dont votre propriété va être entretenue ou surveillée durant vos longues absences.

Or, ce type de résidence dispose d’un gardien qui veillera à votre logement quand vous ne serez pas là. Alors que dans une maison ou un appartement indépendant, vous devez vous débrouiller pour trouver un arrangement avec une personne de confiance au sein de la communauté locale.

Parlez-vous la langue du pays?

Si votre pratique de l’espagnol, du portugais ou du thaïlandais est limitée, ce sera compliqué lorsque vous aurez besoin d’un plombier, d’un couvreur ou d’un jardinier. Dans une résidence d’expatriés, ces services sont souvent partagés par les résidents, facilitant la demande de devis, la bonne exécution des travaux et le règlement de la facture.

Disposez-vous de temps pour prendre soin des extérieurs?

Les ensembles résidentiels sécurisés intègrent du personnel d’entretien, et faire en sorte que les parties communes et les espaces verts soient toujours propres n’est pas votre problème. Avec une maison indépendante ou un appartement sans syndic de copropriété, vous devez trouver une solution pour que votre logement n’apparaisse pas abandonné lorsque vous êtes loin.

A quel niveau de petite criminalité (vols…) se situe la ville?

Les résidences gardées et closes sont plus sécurisées que les logements isolés et sans surveillance. Dans beaucoup de pays c’est un des bénéfices principaux. Dans les pays pauvres et à taux de criminalité élevé, seuls les résidents de communautés fermées peuvent vivre sans barres aux fenêtres ou clôture autour de la maison.

Existe-t-il des infrastructures et agréments publics?

Beaucoup de résidences pour expatriés sont équipées d’une piscine, salle de gym, tennis dont vous pouvez profiter lorsque vous êtes là. Certaines ont même une infirmerie, un coiffeur… Dans un logement en ville, vous n’aurez pas tout cela à vos pieds, il faudra vous déplacer à différents endroits pour bénéficier de ces services.

Quelles sont les règles locales d’urbanisme?

A Essaouira au Maroc, j’ai vu une décharge publique implantée au pied d’une résidence haut de gamme. A Phuket en Thaïlande, une belle maison ancienne située en face d’une grande discothèque. A Malaga en Espagne, l’appartement d’un ami retraité ne baigne plus de soleil depuis qu’un immeuble inattendu de 6 étages se soit construit à proximité.

Dans un ensemble résidentiel clos, installé dans un grand jardin arboré, vous avez la quasi assurance que votre bien va garder ses caractéristiques environnementales, que votre voisinage ne se dégradera pas, et que la valeur de votre habitation ne s’érodera pas à cause d’un immeuble qui occulterait votre vue panoramique sur la mer.

Est-ce que votre culture française risque de vous manquer?

Dans une communauté d’expatriés français ou occidentaux, vous serez au contact de gens avec qui vous pourrez échanger sur des sujets culturels communs… que ce soit du sport, de la politique, de la finance ou de l’éducation.

Assurément, vivre au milieu d’une culture étrangère vous apportera une expérience culturelle très différente et souvent plus riche, que de vivre au sein d’une communauté d’expatriés. Je connais beaucoup d’expatriés qui vivent heureux avec ce style de vie et qui ne voudraient en changer pour rien au monde.

Mais avant d’éliminer l’idée de vous installer au sein d’une communauté d’expatriés, posez-vous les questions ci-dessus et assurez-vous d’être satisfait avec vos réponses. Pour beaucoup d’expatriés, une communauté organisée est la solution parfaite pour les infrastructures, la maintenance et la sécurité… avec des voisins parlant français.

Paul Delahoutre
Auteur des guides « Retraite sans Frontières »