Je vous écris de Marrakech, la « Perle du Sud » – Retraite Sans Frontières

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Je vous écris de Marrakech, la « Perle du Sud »

Marrakech les remparts et la chaïne de l'Atlas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mille pensées et images envahissent mon esprit avec une telle obstination qu’il me faut absolument saisir la plume et me laisser aller à partager mes émotions avec vous.

Qui veut saisir l’âme de Marrakech doit commencer par monter, au soleil couchant, sur le toit d’un riad, une maison arabe traditionnelle. Au loin, j’aperçois la ville oasis du sud, plate et vaste comme un grand camp de nomades, avec ses toits bas qui s’étendent de tous les cotés jusqu’à une ceinture de palmiers bleus encerclés elle-même par le désert. Seuls deux ou trois minarets et quelques palais et leurs jardins cassent la perspective générale, mais on les remarque à peine tant mon regard est happé par deux points dominants, la chaîne blanche de l’Atlas et la tour rouge de la Koutoubia.

Un tel dépaysement était nécessaire à mon esprit, et si, avant d’entreprendre ce voyage, j’avais compris, comme je le comprends à présent, que, pour être bénéfique, il devait être une véritable prise de conscience, nous aurions pu débattre autrement que par lettre du tumulte de notre vie, tellement à l’opposé de la magie orientale. A l’image de cette matinée passée dans les souks et les rues poussiéreuses de la médina, lorsque j’ai poussé une immense porte cachée sous une arche majestueuse, et que je me suis trouvé, comme dans un conte, dans le palais de la Bahia, parmi les fleurs, les ombres et les fontaines : un univers clos, isolé du bruit de la ville. Une cour donnant sur d’autres cours, des patios donnant sur un jardin, des salles de réception et des anciens appartements privés, ce labyrinthe s’étend sur plusieurs hectares.

Marrakech Palais de la BahiaLa beauté des palais marocains vient de tant de détails d’ornementation et de tant de raffinements qu’il est difficile de vous le raconter.

Une longue cour de marbre entourée d’une galerie bordée d’un treillis mural vert pâle, où des pigeons se pavanent près d’un grand bassin et où des tuiles scintillent dans les rayons du soleil, mène à la fraîche obscurité d’un jardin de cyprès, d’orangers, de jasmins, de bougainvillées, de bananiers. Là, dans la pénombre, les heures s’étirent longuement au son incessant des fontaines. Au mois de décembre, la température de ces lieux est délicieusement revigorante, qui donne la sensation de plonger dans ce crépuscule perpétuel comme dans une mer profonde. De loin me parvient l’odeur des fleurs de citronniers et de jasmin, avec parfois à l’aube le chant d’un oiseau, ou, au coucher du soleil, le gémissement d’une flûte et, toujours, l’appel du muezzin.

Marrakech souk des teinturiersJe me laisse porter par la vie de Marrakech, l’humour, les couleurs, les odeurs, le charme indéniable de cette ensorceleuse On se perd dans les souks colorés et bruyants de Marrakech, parmi les plus riches, les plus divers, les plus fascinants du pays. Mille petits métiers s’y côtoient dans une atmosphère étonnante. Tous les peuples se rencontrent et se mélangent : les marchands, les planteurs d’oliviers, les paysans de l’Atlas, les hommes bleus du Sahara, les marchands de laine, les tisseurs de soie… Ces souks étroits sont sombres et déroutants. Ils semblent être le centre d’une vie qui se déroule au-delà des murs de la ville et la foule est si dense qu’il est difficile à certaines heures d’approcher les petites niches surélevées dans lesquelles les marchands trônent au milieu de leur marchandise. Tout près de là, dans un jeu d’ombre et de lumière, un très vieil âne, attaché à un poteau de pierre, s’assoupit sous une selle qu’on ne lui enlève jamais.

Marrakech Place Jeema El FnaL’activité des souks commence tôt le matin pour se terminer tard le soir après la prière d’Al-Acha, la dernière de la journée, et c’est alors que toute l’activité de Marrakech se déplace vers la place Jemâa el-Fna. Au milieu de la place sont assis les auditeurs des conteurs enturbannés. Plus loin, des groupes entourent les charmeurs de serpents, attirés par les incantations sifflantes de leurs instruments, et, plus loin encore, les danseurs et les musiciens. Ces artistes et ces conteurs donnent élan et vitalité à la ville et lui constituent un patrimoine oral unique.

Après ce moment partagé à distance avec vous, j’espère vous avoir donné l’envie de venir voir et peut-être de rejoindre la communauté des 5000 français qui y sont installés.

Paul Delahoutre
Auteur des guides « Retraite sans Frontières »